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Le blog de Saliou Samb
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28 février 2012

LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT ABDOULAYE WADE

Vous y croyez vraiment, maître ?

Par Saliou Samb

Cher maître Wade, je vous adresse ces quelques mots pour papoter un peu avec vous, loin des résultats farfelus de Serigne Mbacké Ndiaye ou de Farba Senghor, du bruit infernal des meetings politiques et du vacarme provoqué par les apprentis sorciers de tous bords. C’est vrai que vous n’êtes pas obligé de m’écouter, mais vous serez mal avisé d’ignorer mes remarques dans ce style bien à vous qui a causé votre perte. Avant de débuter mon propos, maître Wade, il me paraît important de dénoncer l’attitude pathétique de tous ceux qui, autour de vous, vous ont fait croire au père Noël durant cette éprouvante campagne électorale. Ce sont eux les traîtres ! Et je m’en explique.

ABDOULAYE-WADEEnfant, du temps de Léopold Sédar Senghor, lorsque les classiques de Jean de Lafontaine étaient encore rigoureusement enseignés, la fable du corbeau et du renard nous invitait à plus d’humilité dans notre misérable vie. Oui, maître, tout flatteur vit aux dépends de celui qui l’écoute ; vous l’avez oublié, aujourd’hui vous l’apprenez à vos dépends.

A présent, face à la froideur des résultats réels sur le terrain, que valent les gesticulations d’un Serigne Mbacké Ndiaye, les sorties hasardeuses d’un Farba Senghor ou les explications abracadabrantes d’un Iba Der Thiam devant la puissance et la fermeté de la voix du peuple ? Un score provisoire de 32,17%, vous l’avez reconnu vous-même ! Où sont les 53% qu’on vous avait promis « dès le premier tour » pour vous permettre de terminer vos « chantiers » ? Que vous a rapporté cette interprétation à géométrie variable de la nouvelle Constitution sénégalaise dont vous dites être l’inspirateur et dans laquelle vous juriez, face caméra, que vous aviez « bloqué les mandats – présidentiels - à deux » et que pour vous il n’était pas question de vous représenter en 2012 ? Que vous coûte aujourd’hui le départ de tous ces compagnons de lutte pour le Sopi, tout ce pouvoir remis à votre seul fils dans le but d’en faire, en vain, un individu respectable et surtout respecté des Sénégalais ? Que vaut en définitive votre appel lancé au dictateur Mohamar Kaddafi depuis Bengazi, « les yeux dans les yeux » et dans la foulée à Laurent Gbagbo, invitant tous les deux à quitter le pouvoir ? D’ailleurs qu’est-ce qui vous a pris durant toutes ces années de présidence passées à vouloir imposer votre fils à vos compatriotes, là où le bon sens vous commandait de préparer sereinement, dans votre parti, un dauphin qui aurait pu rectifier dans le bon sens ou poursuivre votre œuvre personnelle ?

« Ceux qui peignent les paysages se tiennent dans la plaine pour considérer la forme des montagnes et des lieux élevés ; et pour examiner les lieux bas, ils se juchent sur les sommets. De même, pour bien connaître la nature des peuples, il faut être prince ; pour connaître les princes, être du peuple », disait Nicolas Machiavel. Vous, l’homme du peuple, maître Wade, vous vous êtes terriblement mépris, par vanité et par orgueil, sur l’affection que les Sénégalais vous portent. Je crois que le plus grave dans votre démarche, c’est que durant vos années de règne, je n’ai jamais eu l’impression que vous avez réussi à prendre de la hauteur par rapport aux événements et aux crises que vous avez eu à gérer.

A vrai dire, maître Wade, jamais je n’aurais imaginé un seul instant,  au crépuscule de votre vie politique, après vos 26 ans passés dans l’opposition récompensés par 12 ans au pouvoir, que vous en seriez là, sans voix, le regard perdu, cherchant pour justifier votre démarche insensée à vous accrocher aux bras d’insignifiants flagorneurs comme ceux dont vous avez fini par aimer la compagnie.

Maître Wade, votre aveuglement vous a conduit à ruiner votre image auprès de générations d’Africains qui ont tant cru en vous. Vous avez anéanti leurs espoirs placés en votre personne en tentant de manière cavalière, à plus de 86 ans, de vous accrocher à un pouvoir usé, discrédité et décrié. Wax waxett (Ndlr : j’ai dit, je me dédis ! en langue Wolof), qu’est-ce qui vous a pris de plomber ainsi votre campagne électorale et ce qui vous restait de votre capital crédit ?

Attaqué et critiqué de toutes parts dans la perspective d’un second tour, rejeté en bloc par ceux qui ont catégoriquement refusé de voter pour vous (plus de 60% de l’électorat au moins), vous vous obstinez aujourd’hui à continuer à faire dans la diversion, en entretenant l’illusion d’une possible réélection. Franchement Maître, vous y croyez vraiment ?

Maître Wade, je ne vous apprends pas qu’il est très important pour un homme politique de savoir décrypter les signaux négatifs, surtout en fin de règne. Tout comme cela vous a été démontré au premier tour, si vous persistez à vouloir coûte que coûte faire durer un suspense qui n’en est pas un, vous ne susciterez que plus de rejet encore et plus de colère. Aucune œuvre humaine n’est parfaite et de ce point de vue, il vous appartient de tirer les conséquences de votre retentissant échec personnel en prenant la bonne décision qui s’impose désormais à vous. Au premier tour, j’ai l’impression que vous avez seulement été égratigné et ramené fort justement à la raison. Au second tour, soyez convaincu que vous serez humilié. 

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Commentaires
N
Bonjour Mon frère vraiment je suis ters fier de vous car si toutes les jounaliste dirai la vérite comme vous biens
D
Solution, maintenant on fait quoi ?<br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> Alassane Ouattara dans la tourmante<br /> <br /> <br /> <br /> On fait quoi, Solution, avec cette insécurité permanente et généralisée ?<br /> <br /> <br /> <br /> Avec cette psychose entretenue d’une guerre toujours actuelle ; avec tes dozos et tes milliers de miliciens encore en armes qui continuent de tuer, sans raison, des civils sympathisants de Gbagbo; avec ton incapacité à désarmer tes milices hétéroclites ; avec ce nouvel accord de défense signé avec ton parrain et qui avilit la Côte d’Ivoire, ramenant ainsi ce pays aux années des indépendances nominales ; avec les décès en cascade des ivoiriens interdits d’utiliser leurs ressources gelées injustement.<br /> <br /> <br /> <br /> On fait quoi maintenant, Solution, toi qui te dis démocrate ?<br /> <br /> <br /> <br /> Avec ton refus de négocier avec l’opposition ; avec Gbagbo, ton adversaire que tu considères comme un ennemi, déporté à la CPI, quand lui t’a fait bénéficier de sa clémence et de sa générosité, toi le père de la rébellion ; <br /> <br /> avec cette CPI qui, aujourd’hui, est, par ta volonté, aux trousses du chef déclaré de la rébellion et d’autres chefs rebelles ; avec une commission chargée de réconcilier les ivoiriens, ouvertement partisane et incapable d’entamer la moindre action ; avec des cadres de l’opposition démocratique injustement en prison et poussés à l’exil ; <br /> <br /> avec des juges fantoches étrangers et ivoiriens qui encensent des criminels déclarés sauveurs.<br /> <br /> <br /> <br /> Encore une fois, on fait quoi, Solution, toi qui claironnait vouloir améliorer les conditions de vie des ivoiriens ?<br /> <br /> <br /> <br /> Avec le fiasco retentissant de la gratuité des soins à la suite duquel tu engages maintenant honteusement le paiement des prestations dans les structures publiques de santé ; avec le retour des commerçants sur les trottoirs d’où tu les avais sauvagement chassés en prenant soin de ne pas toucher à tes partisans ;<br /> <br /> <br /> <br /> Avec les ordures qui jonchent les rues ; avec les licenciements des pro-Gbagbo que tu opères par centaines, par milliers et qui aggravent le chômage ; avec la fermeture injustifiée des universités et ta volonté de privatiser les banques nationales pourtant rentables; avec les 40 ministres dont tu t’es entouré au lieu des 20 promis, pour engraisser tes partisans au détriment des ivoiriens ; avec cette presse pro-Gbagbo, sans cesse martyrisée; ce qui ne pas le cas sous le règne de Gbagbo qui a interdit légalement d’emprisonner les journalistes ;<br /> <br /> <br /> <br /> On fait quoi alors Solution, toi l’éminent économiste?<br /> <br /> <br /> <br /> Avec le point d’achèvement PPTE qui a encore été repoussé alors que tu comptais sur ces ressources pour doter chaque région de Côte d’Ivoire de milliards de nos francs ; avec l’augmentation drastique des prix des produits de première nécessité (riz, huile, sucre…) et un sachet de la ménagère de plus en plus léger ; avec les prix d’achat des produits agricoles aux paysans sans cesse en dégringolade, appauvrissant ainsi le monde rural, au bénéfice de tes beaux-parents et de tes ministres, affairistes notoires; avec cette caisse noire baptisée « centrale » qui continue son exploitation abusive et éhontée des zones centre, nord et ouest et maintenant de toutes les autres régions de Côte d’Ivoire ; avec tes nombreux voyages faisant de l’avion présidentiel ton domicile fixe montrant ainsi que ce pays est gouverné de l’étranger ;<br /> <br /> <br /> <br /> Avec la poisse que tu nous a apportée à Libreville par ta présence à cette finale de la CAN, toi qui a claironné que, contrairement à Gbagbo, tu ramènerais la coupe au bord de la lagune Ebrié pour réconcilier les ivoiriens comme si le football ferait revenir à la vie, tous les morts et mettrait fin à tes exactions, oh !combien, variées.<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, on fait quoi Solution, toi le républicain ?<br /> <br /> <br /> <br /> Avec ta double prestation de serment qui confirme que tu n’as pas été élu ; avec ta gestion tribale du pouvoir que ton copain français t’a octroyé dans le sang de milliers d’ivoiriens ; avec l’annulation des résultats des concours organisés par le précédent régime, la suppression des concours administratifs, les recrutements ciblés et ethniques des nordistes en récompense à l’adhésion à tes thèses violentes et guerrières ; avec ton penchant à ne pas respecter la constitution et à faire de ce pays une république bananière, une dictature ;<br /> <br /> <br /> <br /> Aavec une Assemblé Nationale monocolore constituée de députés désignés et non élus, résultat du « désert électoral » avec à peine 15% de taux de participation, avec la désignation d’un criminel de guerre, chef de la rébellion, à la tête de l’Assemblée Nationale, comme pour montrer tes accointances avec ces assassins ; avec ton désir, déjà voué à l’échec, de livrer la Côte d’Ivoire aux forces diaboliques et particulièrement maçoniques ; avec ce programme du «rattrapage » impensable, tribal, profondément discriminatoire, digne du nazisme et plus dangereux que l’ivoirité prônée par ton allié d’aujourd’hui, que tu oses servir, sans remords, aux ivoiriens.<br /> <br /> <br /> <br /> Au vu de ce qui précède Solution, on fait quoi ?<br /> <br /> <br /> <br /> Car le pouvoir que tu as tant désiré et pour lequel des tueries massives ont été opérées pour ton compte et avec ta complicité, est aujourd’hui entre tes mains. Et depuis dix mois tout va en dégringolant. Aucune lueur d’espoir ne pointe à l’horizon. Tu ne nous sers depuis que le programme concocté par Gbagbo, déjà financé et budgétisé, que tu t’es malhonnêtement approprié.<br /> <br /> <br /> <br /> Nous attendons impatiemment que les chantiers de « Woody » soient terminés et qu’enfin commencent les tiens. Puisses-tu te rendre compte de la situation dramatique, corollaire de l’échec cuisant de ta gestion approximative du pouvoir d’état, à toi octroyé par tes parrains qui commencent maintenant à réaliser qu’ils ont misé sur un tocard, un incapable notoire, un bluffeur.<br /> <br /> <br /> <br /> Evidemment non, préoccupé que tu es par tes intérêts propres d’homme d’affaires et par ceux de tes patrons de la communauté des pilleurs des richesses des pays sans cesse appauvris par ces nations voraces, tes mandants.<br /> <br /> <br /> <br /> Enfin, pour une fois, fais fi de ton orgueil, et comme l’a toujours prôné ton prédécesseur, « asseyons-nous et discutons ». C’est alors que les choses pourront aller mieux pour ce pays que la France voudrait voir à sa solde ; mais peut-être, est-il préférable pour toi d’abandonner ce pouvoir car la preuve est déjà faite que tu ne peux diriger ce pays qui t’est étranger. Alors Solution, on fait quoi ? «I man sé, i bè boy » c'est-à-dire en langue de ceux qui, selon toi constituent 40% des ivoiriens au lieu des 19% officiellement reconnus « tu n’as pas pu, quittes ». <br /> <br /> Alors donc Solution, quittes ce pouvoir pour ton bien et celui des ivoiriens que tu dis tant aimer.
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